Sacha Distel: le roman d’un amoureux

« Quand un avion s’écrase et que vous êtes à son bord, quand la plus belle fille du monde veut vous donner tout ce qu’elle a, quand votre oncle s’appelle Ray Ventura et qu’il vous montre le chemin, quand une chansonnette fait de vous une star, quand une grande chanteuse vous abandonne et qu’une grande actrice vous attend, quand tout va pour le mieux et que le pire vous guette, c’est ma vie… la belle vie. » Voici comment Sacha Distel lui-même décrit sa vie dans son autobiographie « Les pendules à l’heure ».

Lorsque l’on s’appelle Sacha on a du mal à cacher ses origines russes. Non pas que Sacha Distel cherchait à les dissimuler mais sa partie de cœur est la musique ! Et plus précisément le jazz et le blues c’est pourquoi dans une interview il a déclaré : je me considère comme un noir américain.

Sacha Distel est né le 29 juillet 1933 à Paris. Son père, Léonide Distelman, originaire d’Odessa, immigre à Paris après la révolution de 1917 où il rencontre et épouse la future mère de Sacha, Andrée Ventura, issue d’une famille bourgeoise juive. Andrée est une pianiste, ancienne lauréate du Conservatoire, mais surtout, elle est la sœur du chef d’orchestre Ray Ventura qui aura une grande influence sur la carrière de son neveu, Sacha Distel.

Les Distel travaillent dans le commerce et sont donc occupés tous les dimanches que le petit Sacha passe chez ses grands parents maternels. Il y côtoie régulièrement son oncle, qui s’est marié tardivement et a vécu longtemps chez les parents. C’est là que les dimanches, après s’être produits aux galas de samedi, Ray Ventura et ses amis musiciens Paul Misraki, André Hornez, Bruno Coquatrix se retrouvent. Petit Sacha assiste alors à leurs répétions et aux séances de composition du célèbre orchestre de jazz « Les collégiens ». Sacha se souvient notamment comment est née la fameuse chanson « Qu’est ce qu’on attend pour être heureux ? » que l’orchestre chantait en 1937 croyant repousser la guerre.


Baigné par cet univers musical familial, Sacha fait du piano dès le plus jeune âge et se montre très talentueux. Mais cette idylle est interrompue par la Seconde guerre mondiale. En 1939, Sacha est encore trop petit pour comprendre ce qui se passe mais en 1942, la milice française vient arrêter sa mère pour fait de résistance et ses origines juives. Andrée essaye de s’enfuir mais la porte était gardée, son mari tente de convaincre les policiers de relâcher son épouse mais rien n’y fait. Alors Sacha se met au piano en espérant l’attendrir les bourreaux mais cela ne marche pas non plus, la mère de Sacha est amenée. Le père de Sacha décide alors d’éloigner son fils et envoie Sacha, âgé alors de 9 ans à Laval en Mayenne. Il y est caché avec 13 autres enfants au collège de l’Immaculée-Conception. Son nom est altéré (Alexandre Ditel), pour ne pas attirer l’attention des militaires allemands présents sur place. Confié à une employée de la maison Distel, il reste au collège jusqu’à la libération de Laval. Après la guerre les grands parents maternels retrouvent Sacha et l’amènent dans leur maison à Pethivier où auront lieu ses retrouvailles avec les parents qui ont miraculeusement survécu à la guerre. Sacha se souvient d’avoir aperçu au bout du chemin menant vers la maison une dame aux cheveux gris très diminuée physiquement… Il ne la reconnaît pas mais il comprend que c’est sa mère. Depuis Sacha a compris que la chose la plus importante dans la vie est de serrer ses parents et ses enfants dans ses bras.

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Publié dans le magazine « 5ème République » №15 – abonnez-vous au magazine


 
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