Comment les Français ont fait un coup d’État en Russie

La révolution de palais en Russie en 1741 est appelée patriotique. C’est grâce à elle que les vrais patriotes sont arrivés au pouvoir sous la direction de la Tsarevna Élisabeth (Elizaveta) Petrovna, 31 ans, et les faux – gouvernés par Ivan VI, âgé alors d’un an – furent déshonorés. À noter que rien ne serait arrivé, s’il n’y avait pas eu les Français, que les Allemands irritaient depuis longtemps déjà. Et ce sont précisément les Allemands, sous le règne de dix ans de la nièce de Pierre Ier, Anna Ivanovna, et la régence d’Anna Leopoldovna, qui influençaient la politique étrangère et intérieure de la Russie. Il suffit de rappeler, qui à l’époque y étaient les chanceliers et les conseillers – Büren, Münnich, Ostermann, Loewenwolde. Quel Louis ne serait pas sorti de ses gonds ? Ainsi, l’un des organisateurs du coup d’état «patriotique» était, bien sûr, un Français, le marquis de La Chétardie.

L’espion français, le héros de ces événements, était une personnalité exceptionnelle dans tous les sens du terme. Sa mère, de la lignée d’une ancienne famille, mais fort appauvrie, est entrée dans l’histoire, en tant que femme d’un comportement plus que léger, qui d’une manière ou d’une autre après toutes ses aventures, a réussi à épouser le marquis de La Chétardie, dont le propre frère, à propos, était non seulement un homme de très hautes qualités morales, mais aussi le confesseur personnel de Madame de Maintenon, la dernière épouse du brillant Roi Soleil Le jeune et mignon lieutenant Jacques-Joachim Trotti de La Chétardie, sur sa recommandation, fut envoyé par Louis XV lui-même en Prusse, pour apprendre la diplomatie, «s’entraînant.»

Et quand le philosophe Voltaire reçut une lettre du prince Frédéric, le futur empereur Frédéric II le Grand, stipulant que de La Chétardie est « un garçon très gentil avec de l’intelligence vive, la galanterie française et le penchant pour l’intrigue », son destin fut scellé – Jacques-Joachim, enveloppé d’un manteau de zibeline, se rendit dans la froide Russie. Et il joua l’un des rôles principaux dans le coup d’Etat mentionné ci-dessus, mais à titre de précision ces quelques mots sur la situation dans le vaste Empire russe du moment.

Formellement, le tsar était Ivan VI, âgé d’un an, sous la régence de sa mère Anna Léopoldovna. C’étaient les représentants des Brunswick, de la lignée allemande des Romanov. Elizabeth Petrovna, la fille de Pierre le Grand, voulait accéder au trône. Elle était née le 18 décembre 1709, le jour où Pierre projetait de célébrer la fête de la victoire de Poltava sur le roi de Suède Charles XII.


Donc le tsar eut une double célébration. Le nom d’Elizabeth dans la dynastie Romanov n’avait pas été utilisé auparavant, mais Pierre l’aimait beaucoup. Tout d’abord, le navire de 16 canons, construit selon son projet s’appelait ainsi, et d’autre part, c’était le nom de sa chienne préférée, et troisièmement, sa jument adorée portait le même nom.

De toute évidence, les deux femmes, Elizabeth Petrovna et Anna Léopoldovna, se connaissaient déjà bien. Anna Léopoldovna fut renseignée plus une fois du coup d’Etat à venir. La veille, pendant le jeu de cartes, elle invita même Elizabeth Petrovna dans les appartements voisins et essaya de faire entende raison à sa cousine, à la façon familiale. Lui rappelant que ce n’était pas bien de conspirer dans son dos, que ça ne se faisait pas dans une famille. Elizabeth se sentit dans ses petits souliers, disant qu’elle n’ait jamais eu de telles choses en tête, qu’elle était calomniée par des ennemis…


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Publié dans « 5ème République » №16 – abonnez-vous au magazine


 
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