Сhevalier d’Éon: espion à deux têtes

Si en votre honneur l’on a appelé une déviation psychique, il n’y a pas vraiment de quoi en être fier. Cependant le Chevalier d’Éon a eu ses raisons d’être fier, malgré le fait qu’un siècle plus tard, les psychiatres ont réagi de façon peu flatteuse à propos de lui. Il fut premièrement – le meilleur espion de l’histoire de France, deuxièmement – le meilleur escrimeur en Europe, et troisièmement – la seule personne qui réussit à plaisanter avec Louis XV et à rester en vie. Mais nous savons tout cela d’après les paroles de D’Éon lui-même, ses contemporains et écrivains. Bien que les seules choses dont vous ne pouvez pas douter soient la date de naissance de d’Éon (elle est dans les registres de l’église) et celle de sa mort (elle a été constatée par un médecin). Tout ce qui est entre ces deux dates est principalement constitué de rumeurs et de doutes. Commençons, au moins, par le fait que pendant longtemps on ne savait même pas de quel sexe était le Chevalier – féminin ou masculin.

À Londres, où le chevalier passa la plus grande partie de sa vie sous le nom de madame de Beaumont, du genre de femme émancipée, adorant l’escrime et les courses, on paria même afin de découvrir le sexe de d’Éon, un jour la somme atteignit 200 000 livres, niveau astronomique pour l’époque. Pourtant, personne n’osait regarder sous ses magnifiques jupons – l’entrée de sa chambre fut défendue aux hommes, et les quelques Anglais particulièrement insolents furent abattus en duel par « Madame de Beaumont ». Malgré les efforts des Don Juan mondains tout était vain. Le secret ne fut révélé que le 21 mai 1810. Dans la 82ème année de sa vie, le Chevalier mourut et il s’est avéré qu’il était tout à fait un homme avec «les attributs prononcés». Mais même après tous les croquis de ses détails anatomiques, faits par le médecin qui examinait le cadavre d’Éon, peu l’ont cru.

Et comment était-ce possible d’y croire, quand au baptême ses parents l’ont inscrit comme Charles-Geneviève-Louis-Auguste-Andrée-Timothée? C’est à dire, pour une raison quelconque, ils lui ont donné trois noms masculins et trois féminins. Mais, d’après les mémoires de Charles-Geneviève lui-même, la raison d’un si étrange prénom était simple: le père-avocat rêvait d’un fils à qui il laisserait un héritage même modeste, la mère – d’une fille qui hériterait des vignobles de la famille. En gros, une histoire complexe, qui ressemble plus à la justification de son désir à lui de porter des vêtements de femmes. Oui, oui, c’est grâce au chevalier que le terme d’éonisme est entré dans la pratique des psychiatres pour expliquer pourquoi un homme à 100% aime porter des jupes et des bas, ne se refusant pas le plaisir de coucher avec des femmes et ne rêve pas forcément de faire l’amour aux individus du même sexe.

Biographe de Beaumarchais, René de la Croix de Castrie, décrit Charles-Geneviève comme un homme «de taille moyenne, aux traits fins et aux formes plutôt arrondies, qui parlait d’une voix haute, et personne ne l’avait jamais entendu s’étaler sur ses aventures amoureuses». Il cite Beaumarchais, qui était convaincu par d’Éon qu’il était une femme, en dépit du fait que, malgré son apparence délicate il « buvait et jurait comme un Prussien ». Cependant, le dramaturge vénérable écrivit au roi au sujet du chevalier d’Éon que « cette femme étonnante est amoureuse de moi, de façon sincère et désintéressée », ce qui, apparemment, a véritablement surpris Louis XVI, car le chevalier-mademoiselle faisait partie de ses services secrets. Plus précisément, il en avait hérité avec le « Secret de Roi » de Louis XV, réseau d’intelligence enchevêtré dans toute l’Europe, y compris en Russie.


Biographe de Beaumarchais, René de la Croix de Castrie, décrit Charles-Geneviève comme un homme «de taille moyenne, aux traits fins et aux formes plutôt arrondies, qui parlait d’une voix haute, et personne ne l’avait jamais entendu s’étaler sur ses aventures amoureuses». Il cite Beaumarchais, qui était convaincu par d’Éon qu’il était une femme, en dépit du fait que, malgré son apparence délicate il « buvait et jurait comme un Prussien ». Cependant, le dramaturge vénérable écrivit au roi au sujet du chevalier d’Éon que « cette femme étonnante est amoureuse de moi, de façon sincère et désintéressée », ce qui, apparemment, a véritablement surpris Louis XVI, car le chevalier-mademoiselle faisait partie de ses services secrets. Plus précisément, il en avait hérité avec le « Secret de Roi » de Louis XV, réseau d’intelligence enchevêtré dans toute l’Europe, y compris en Russie.


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Publié dans « 5ème République » №16 – abonnez-vous au magazine


 
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