Marc Levy: Je vois mon métier comme celui d’un marionnettiste

J’ai bénéficié d’une chance extraordinaire pour devenir écrivain. Donc je racontais une histoire longue à mon fils et j’avais eu cette «très mauvaise idée» que cette histoire se suive d’un épisode à l’autre. Très souvent le soir quand je lui racontais la suite de l’histoire je me reprenais. Par exemple ça ne commençait pas exactement où ça s’était arrêté, un personnage refaisait quelques chose qu’il avait déjà fait. Et pour éviter ces erreurs j’ai eu l’idée un jour. Une fois qu’il était endormi j’allais dans mon bureau et j’écrivais l’épisode du lendemain. Et puis j’ai pris l’habitude pendent des années d’aller tous les soirs dans mon bureau et d’écrire un petit bout d’histoire. Et un jour quand il a eu à peu près neuf ans il m’a fait comprendre que la télé étais plus intéressante que les histoires de son père. Mais ces moments dans mon bureau m’ont manqué énormément. Et je me suis dit si je ne peux plus écrire à un enfant peut être je peux écrire à l’homme qu’il lui va devenir un jour. J’avais 39 ans et je me suis dit, que je lui transmettrai ses manuscrits quand il aura 39 ans. Et pendant le temps de lecture nous aurons tous les deux le même âge. Et puis ma sœur a beaucoup insisté que je envoie le manuscrit à l’éditeur. J’ai fini par l’envoyer à l’éditeur qui m’a appelé huit jours après pour publier ce roman. Et j’ai eu cette chance extraordinaire que Spielberg à acheté les droits pour réaliser un film («Just Like in Heaven» est basé sur un roman «Et si c`etait vrai», 2000 – NDRL­­­­). Quand tout cela est arrivé, je me suis posé beaucoup de questions. L’un des messages que j’ai voulu transmettre à mon fils à travers de ce roman c’était qu’il faut aller jusqu’au bout de ses rêves, de ne pas avoir peur de l’échec. Et si je n’essaie pas d’écrire un deuxième roman un jour mon fils me dira «Qu’est-ce que tu as fait pour tes rêves?». Donc j’ai tout plaqué, tout arrêté et je me suis mis à écrire le deuxième roman.

Ma femme elle est plus qu’une écrivain, elle est aussi illustratrice – elle a fait des livres pour enfants. Elle a été journaliste à une époque et c’est la fille d’un grand peintre; elle a hérité de son don. Peut être qu’un jour on fera un livre pour enfant.

Je suis romantique. C’est n’est pas parce on est écrivain de thriller qu’on est nous même un meurtrier. Ça n’est pas parce qu’on est un écrivain qui a écrit pas mal d’histoire d’amour qu’on est par définition ultra sensible. Je crois pas que je pourrais écrire mes romans si j’étais nulle part.

Je vois mon métier comme celui d’un marionnettiste. L’important c’est qu’on ne doit jamais voir la main de marionnettiste. Si on voit sa main on croit plus à l’histoire. Tout le monde est allé voir le spectacle des marionnettes dans son enfance. Ce qui est extraordinaire c’est que même quand on est adulte, si l’histoire est bonne, on y croit… à conditions ne pas voir les mains de marionnettiste.


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Publié dans le magazine « 5ème République » №10 – abonnez-vous au magazine


 
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